Combustible
La tourbe noire, riche en carbone et compacte, est un combustible qui permet une fois séchée de se chauffer. Elle dégage beaucoup de fumée et peu de chaleur. Elle fut exploitée en France par le passé et encore aujourd’hui dans certains pays (Irlande ou Russie par exemple).
La tourbe de Pré Maudit fut exploitée par les propriétaires de certaines parcelles à partir de 1810. A cette date, une loi évoque une exploitation possible des tourbières par leurs propriétaires après avoir fait une demande en sous-préfecture et obtenu l’autorisation (sous peine d’une amende de 100 Francs). En 1854, un décret impérial permet une simple déclaration en mairie pour les tourbières appartenant à des particuliers.
Sur Pré Maudit, un registre recense 9 demandeurs en 1862 et jusqu’à 21 en 1893. D’après le décret, « les permissionnaires sont tenus de remblayer partiellement au fur et à mesure de l’avancement des travaux, les excavations* (*trous) qui résultent de l’enlèvement de la tourbe avec les gazons et la terre végétale provenant de la tourbière même ou avec tout autre matériaux et de niveler le terrain en fin d’exploitation ».
En 1914, il n’y a plus de document officiel. Le remblai ne se fait plus ce qui explique la présence des mares. L’extraction de la tourbe de Pré Maudit s’acheva vers 1950.
Méthode d’extraction de la tourbe sur Pré Maudit
Après avoir délimité un carré, plusieurs centimètres de terre de surface étaient retirés pour atteindre la tourbe noire. Un muret de protection avec la mare adjacente était conservé. Dans la tourbe noire, on découpait des parallélépipèdes à l’aide d’une bêche. Une fois sortis, ils étaient mis à sécher.
Par mesure de sécurité, la tourbe était extraite au maximum « à hauteur d’homme » afin de ne pas se noyer en cas de rupture du mur de protection.
Espace de loisir
Carpes, brochets, tanches, perches, rotengles, poissons chats ont été introduits sur le site par le passé. Dans les années 50, les habitants, dont de nombreux enfants, allaient pêcher dans les mares. Ils utilisaient notamment des nasses installées entre deux plans d’eau.
Certains enfants du secteur ont aussi appris à nager dans les fossés de la tourbière ! La végétation présente aujourd’hui ne donne plus tellement envie de s’y baigner …
Usage domestique
A l’époque où les maisons ne disposaient pas de l’eau au robinet, les femmes allaient rincer leur linge dans la tourbière. « Après l’avoir fait bouillir dans une lessiveuse, posée sur un trépied au-dessous duquel elles faisaient un feu de bois, ce linge mis dans une grande corbeille en osier était transporté sur une brouette jusqu’au lieu de rinçage préalablement aménagé. Deux piquets munis d’une encoche à environ 10 cm d’un bout, étaient plantés au-dessous du niveau de l’eau et permettaient de retenir la planche à laver. »
Pendant les étés chauds, l’eau retenue dans la tourbière permettait d’abreuver le bétail. Elle était prélevée dans un tonneau tiré par un cheval. Cette tâche était parfois difficile en raison des ornières creusées par les roues.